Troubles d’apprentissage : pourquoi combiner plusieurs pédagogies change tout

Tous les enfants n’apprennent pas de la même façon. Ce que l’on croit être une “difficulté” cache souvent une autre manière d’apprendre. En combinant plusieurs pédagogies (Montessori, Singapour, Lexidata…), on peut ouvrir des chemins nouveaux à ceux qui peinent à entrer dans les apprentissages scolaires. Dans cet article, je fais un retour d’expérience sur ce qui fonctionne vraiment et je partage comment différentes approches pédagogiques transforment peu à peu la relation aux savoirs chez les enfants en difficulté.

RÉCITS PERSONNELSCOURS PARTICULIERS

Lindsay

5/13/20253 min read

person holding red and blue abacus
person holding red and blue abacus

Quand les chemins se croisent : l’intérêt de combiner plusieurs pédagogies

Dans mon travail auprès d’enfants ayant des profils variés — certains avec des troubles de l’apprentissage identifiés, d’autres simplement en difficulté scolaire ou en perte de confiance — je me suis rarement contenté d’une seule méthode. Non par principe, mais parce que l’expérience m’a montré qu’un même chemin ne convient pas à tous.

C’est ainsi que, progressivement, j’ai intégré dans ma pratique différentes approches pédagogiques. Montessori, méthode de Singapour, outils autocorrectifs comme le Lexidata… Chacune a ses spécificités, ses points forts, et surtout, chacune parle différemment aux enfants selon leur manière d’apprendre.

Une pédagogie adaptée aux besoins réels, pas aux cases

Un enfant avec une dyslexie ou une dyscalculie n’a pas besoin de “plus” de la même chose, mais souvent de mieux, de différemment. Des supports sensoriels, des étapes décomposées, un rythme respecté, une façon d’aborder l’erreur sans dramatisation. C’est là que des pédagogies comme celle de Montessori prennent tout leur sens.

La manipulation concrète permet à l’élève de comprendre avec ses mains avant d’abstraire. Les cubes, les perles, les barres, les jetons colorés, les lettres rugueuses… Tout cela donne corps aux apprentissages. Et même pour des enfants plus âgés, revenir à une base sensorielle peut être un véritable déclencheur.

En mathématiques, des stratégies solides et visibles

La méthode de Singapour, que j’utilise en parallèle, est précieuse pour structurer la pensée mathématique. Elle repose sur une progression claire et cohérente, des visuels bien construits, une approche par étapes : concret → imagé → abstrait. C’est une démarche qui rassure les enfants, notamment ceux qui se sentent “nuls en maths” parce qu’ils n’ont pas compris une étape fondamentale.

On prend le temps. On dessine. On explique avec des schémas. On donne du sens aux opérations. Et surtout, on rétablit souvent le lien entre le calcul et la compréhension.

Reprendre confiance grâce à l’autonomie

Les outils comme Lexidata ou les cartes autocorrectives ont aussi leur place. Ils permettent aux enfants de s’entraîner sans craindre l’erreur, de se corriger seuls, de faire et refaire à leur rythme. C’est un petit détail en apparence, mais pour un enfant qui doute de lui, pouvoir vérifier sans être jugé, avancer seul sans dépendre de l’adulte à chaque étape, c’est un vrai moteur.

Certains enfants que j’accompagne, souvent décrits comme “fuyants”, “peu motivés” ou “turbulents”, se recentrent étonnamment quand on leur propose un matériel concret et clair, dans un cadre où l’on respecte leur manière de faire. En intégrant plusieurs méthodes, on multiplie les chances de trouver celle qui fera tilt, celle qui ouvrira une porte.

Ce que ces approches changent concrètement

Je ne parlerais pas de miracles, mais de petits déplacements qui, mis bout à bout, font une vraie différence. Un élève qui passe de “je n’y arrive pas” à “je crois que j’ai compris”. Un autre qui ose prendre l’initiative, se corriger seul, prendre plaisir à résoudre un problème. Des parents qui témoignent d’un retour du calme au moment des devoirs.

Ces pédagogies ne remplacent pas l’école, ni l’attention humaine. Elles viennent enrichir l’accompagnement. Elles donnent de l’espace. Elles respectent le temps nécessaire à chacun. Et dans un monde scolaire souvent normé, elles offrent des alternatives concrètes et efficaces — surtout pour ceux qui ne rentrent pas dans les moules habituels.

Ce que je retiens au fil des séances, c’est que ce n’est pas une méthode qui fait la réussite d’un enfant, mais la rencontre entre une méthode, un regard, et un rythme respecté. En variant les approches, on augmente les chances de cette rencontre.